BlogActualitéSecteur bancaire : comment se prémunir des risques ESG ?

Secteur bancaire : comment se prémunir des risques ESG ?

Les parties prenantes de l’écosystème bancaire et assurantiel (clients, fournisseurs, investisseurs, autorités publiques) accordent une place de plus en plus importante aux critères de performance extra-financiers. Dans cet article, Provigis explore les enjeux ESG dans le secteur bancaire et revient sur le rôle central de la fonction Achats dans la promotion d’une croissance durable et respectueuse des enjeux sociétaux et environnementaux.

« ESG », ou comment évaluer la performance extra-financière

Le sigle « ESG » propose un cadre pour l’évaluation de la performance extra-financière des entreprises et des projets d’investissement selon des critères EnvironnementauxSociaux et de Gouvernance (ESG). La naissance du concept s’inscrit dans la perception « moderne » de la performance, qui s’affranchit du prisme exclusivement financier pour intégrer des critères qualitatifs.

L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) définit les ESG comme des critères « permettant d’évaluer un acteur économique en dehors des critères financiers habituels que sont la rentabilité, le prix de l’action et les perspectives de croissance ». Cette définition peut être challengée par le postulat suivant : la qualité de l’engagement environnemental, social, sociétal et de gouvernance des entreprises contribue à leur compétitivité, voire à leur pérennité, que ce soit en améliorant leur marque employeur, leurs relations avec les parties prenantes, leur processus décisionnel, etc.

Contrairement au concept voisin de triple comptabilité, qui reste encore marginal, les ESG sont largement reconnus et adoptés par les investisseurs institutionnels, les agences de notation et les organismes de régulation, notamment dans les processus d’évaluation et de sélection des investissements. Dans le secteur bancaire, les ESG ont même servi de base à la conception de produits financiers spécifiques comme les fonds d’investissement responsable (ISR) ou encore les obligations vertes.

Les ESG dans le secteur bancaire : quelques exemples concrets

Nous avons compilé dans le tableau suivant des exemples concrets d’engagements ESG dans le secteur bancaire.

Les exemples concrets d’engagements ESG dans le secteur bancaire

Le point sur les facteurs de risque ESG dans le secteur bancaire

Un sondage réalisé en marge du rapport du World Economic Forum (2021) explique que les risques ESG sont perçus comme étant les plus probables dans le secteur bancaire, loin devant les risques liés aux crises économiques. C’est pourquoi les régulateurs et superviseurs prudentiels renforcent régulièrement leurs exigences en matière de transparence vis-à-vis du marché et de gestion des risques, notamment avec le reporting de pilier 3.

Du fait de leur place particulière dans l’écosystème, les banques sont exposées à un certain nombre de facteurs de risque ESG qui peuvent impacter leur compétitivité, voire leur pérennité. Synthèse…

Les facteurs de risques ESG

Secteur bancaire : le rôle central de la fonction achats dans la gestion des risques ESG

A la croisée des enjeux financiers, commerciaux, stratégiques et sociétaux, la fonction Achats joue un rôle central dans la promotion d’une croissance économique durable et respectueuse des enjeux sociaux et environnementaux à travers le choix des fournisseurs :

  1. Risques environnementaux : évaluer les fournisseurs en fonction de leur performance environnementale, en tenant compte des émissions de gaz à effet de serre, de la gestion des déchets, de la consommation d’énergie et de la préservation de la biodiversité. Les banques peuvent privilégier les fournisseurs ayant une démarche proactive en matière de développement durable.
  2. Risques sociaux : prendre en compte les pratiques sociales des fournisseurs, notamment en ce qui concerne le traitement des collaborateurs, la santé et la sécurité au travail, la diversité et l’inclusion.
  3. Risques de gouvernance : évaluer les fournisseurs en fonction de la qualité de leur gouvernance, notamment en ce qui concerne la transparence, la responsabilité, la gestion des conflits d’intérêts et le respect des normes légales et éthiques.
  4. Gestion des risques et conformité : s’assurer que les fournisseurs ont mis en place des mécanismes de gestion des risques et de conformité efficaces, notamment en ce qui concerne les réglementations ESG.
  5. Collaboration et innovation : la fonction Achats peut jouer un rôle clé dans la promotion de l’innovation et de la collaboration en matière d’ESG, en encourageant les fournisseurs à développer des solutions durables et responsables, et en facilitant le partage des bonnes pratiques et des connaissances entre les fournisseurs et les banques.

La négligence de ces critères par la fonction Achats expose les banques à plusieurs risques :

  1. Risques de réputation : l’image de marque d’une banque peut être affectée si elle est associée à des fournisseurs qui ne respectent pas les critères ESG. Cela peut entraîner une perte de confiance de la part des clients, des investisseurs et des partenaires commerciaux ;
  2. Risques financiers : les entreprises qui ne respectent pas les critères ESG peuvent faire face à des amendes, des poursuites judiciaires, des coûts de mise en conformité et des pertes financières ;
  3. Risques de non-conformité : les réglementations nationales et européennes exigent de plus en plus des entreprises qu’elles prennent en compte les critères ESG. Si une banque n’est pas en conformité avec ces réglementations, elle peut être confrontée à des sanctions ;
  4. Risques opérationnels : si un fournisseur ne respecte pas les critères ESG, notamment sur le volet des conditions de travail, cela peut entraîner des interruptions de la chaîne d’approvisionnement, des retards de livraison et des problèmes de qualité, avec un impact sur les opérations de la banque ;
  5. Risques pour la marque employeur : les employés sont de plus en plus sensibles aux enjeux ESG. Si une banque est associée à des fournisseurs qui ne respectent pas ces critères, elle s’expose à la baisse de son attractivité, avec des difficultés à recruter et à fidéliser ses talents.

Provigis, partenaire des banques et assurances

En tant que Tiers de Collecte Probatoire (TCP), Provigis accompagne les établissements bancaires et assurantiels dans la collecte de documents (attestations fiscales, attestations d’assurances RCP ou décennales, etc.), la mise à disposition d’informations stratégiques (santé financière, taux de dépendance économique, liens capitalistiques) ou encore le respect de la conformité réglementaire (loi anti-corruption Sapin II, devoir de vigilance, 4e directive LCB/FT, etc.). Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre cas client (Provigis x MACIF).

Rémi Lentheric

Au cœur des enjeux métiers des Directions Achats, notamment par l’animation du Club des Acheteurs (réseau CNA), j’accompagne les grandes entreprises et les PME dans l’utilisation de Provigis depuis plus de 10 ans en garantissant leurs processus de conformité fournisseurs. Notre service numérique Provigis s’inscrit en effet pleinement dans les démarches de digitalisation des Achats Responsables pour la prévention des risques et la pérennité des relations clients-fournisseurs. Je me tiens en permanence à l’écoute des clients, du marché et des organismes de référence dans le cadre d’une veille continue sur un contexte règlementaire en pleine mouvance.

Profil linkedin
Ses autres articles
Temps de lecture
5 min
Nous suivre
L’actu de Provigis

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir nos dernières actualités.

Découvrez des articles de blog

La manière la plus simple d'opérer vos diligences et contrôles de conformité